samedi 28 mai 2005, par .
Natacha joue la Mitropa Cup
Karelle au championnat National Féminin
Midi-Pyrénées brille par ses féminines dans l’Equipe France. Elles multiplient les performances. Karelle Bolon est Championne de France Cadette, Natacha Benmesbah qualifiée pour la Mitropa Cup joue sans complexes et aligne les victoires. Natacha jouera également en Chine cet été. Karelle sera présente au Championnat de France "rapides" féminin à Annemasse. Pour une petite Ligue comme la nôtre, où les féminines représentent à peine 15 % de l’effectif, voilà qui devrait nous flatter. Faute d’avoir le nombre, nous avons la qualité !
Alors comment se fait-il que lors d’un championnat rapides féminin la mobilisation soit aussi faible ? Karelle ayant remporté le Championnat Rapides Féminin de Midi-Pyrénées haut la main avec 7 sur 7, aurait pu se voir privée du championnat national à Annemasse, uniquement parce que nous n’avions que neuf participantes, au lieu des dix théoriquement requises. La directrice des féminines, Jocelyne Wolfangel, en accord avec le président de la commission technique, a décidé et d’inviter Karelle à Annemasse.
Pourquoi nos joueuses ne se mobilisent-elles pas davantage pour un tel événement ? Sans doute parce que les échecs féminins n’ont pas assez d’importance dans notre Ligue. Cette faible mobilisation est à mettre en corrélation avec les difficultés que rencontrent les clubs, lorsqu’ils doivent, par exemple accéder à la N3. Au moment de l’accession d’une équipe en N3 il est bien tard pour se poser la question d’avoir une féminine dans le club. L’intégration des féminines dans les clubs doit être voulue bien avant.
A tous les niveaux de la compétition les joueuses doivent naturellement s’aligner sur l’un ou l’autre des échiquiers... et pas forcément le dernier ! Si nous voulons que les échecs deviennent un sport de masse, nous ne pouvons tolérer qu’ils restent dans cette ambiance masculine qui prévaut trop souvent. Il nous faut développer une politique forte et ambitieuse pour promouvoir les échecs féminins.
Le rôle de la Ligue sera d’aider les clubs à développer cette politique volontariste. Trop souvent c’est au pied du mur et dans l’urgence que les clubs recherchent une féminine. Je laisse la parole à Jocelyne Wolfangel, directrice nationale des féminines : « Dans un club, ce n’est pas une féminine qu’il faut avoir, mais deux. Parce que s’il n’y en a qu’une, on ne la gardera pas, alors qu’avec deux, on attirera d’autres joueuses. »
Il s’agit bien de développer une politique volontariste afin de féminiser notre sport. Il nous faut accompagner ces jeunes filles et jeunes femmes, leur donner envie de briller, faire en sorte qu’elles ne fassent pas que passer dans un monde échiquéen qui ne serait pas fait pour elles. Il faut s’assurer qu’elles aient et qu’elles prennent toute leur place dans la vie échiquéenne.
Il faut nous poser les bonnes questions pour réussir ce développement. Des choix sont à faire : l’an prochain, et peut-être l’année suivante aussi, ne faudrait-il pas laisser de côté le Championnat Rapides Mixte, pour mettre toute notre énergie dans un Championnat Féminin ? Et comme dans certaines autres Ligues, organiser en parallèle un tournoi qui serait réservé aux accompagnateurs des jeunes filles et jeunes femmes ?
Choix difficile, mais qu’il nous faudra peut-être faire pour passer ce cap, et donner toute leur place aux féminines dans notre sport.
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