Accueil > Ligue > Vie de la Ligue > L’après Loubatière...
dimanche 30 mai 2004, par .
C’est parti ! Presque un an avant les élections au niveau fédéral, les candidats variés et divers à la présidence de la FFE commencent à sortir du bois. A l’heure actuelle trois candidats se sont déjà lancés dans la course : Jean-Bertrand, Jean-Claude Moingt, Bachar Kouatly. Un quatrième semble se préparer en formant discrètement son équipe : Gilles Mirallès. Et ce n’est sans doute pas fini. Pour le moment, on ne voit poindre aucun candidat du Grand Sud-Ouest ou de Corse. Mais cela n’est pas exclu, dit-on. Tout cela est bel et bon. La multiplicité des candidatures est un signe sinon de la bonne santé de notre fédération, en tout cas de son importance. Et qui sait ? On va peut-être voir des articles dans la presse généraliste concernant cette élection. Impensable il y a une vingtaine d’années ! Et cela est réjouissant.
Je connais superficiellement trois de ces candidats, ils me paraissent des personnes d’une certaine qualité et même d’une qualité certaine. Un regret cependant : Tous les candidats connus actuellement font partie du sérail (certains disent : de l’establishment), c’est à dire qu’ils sont liés d’assez près ou de très près au Comité Directeur actuel. Je regrette que des candidatures extérieures ne se soient pas manifestées. On a parlé ici ou là d’une possible candidature de Michel Noir. Est-ce sérieux ? Je ne sais pas. Michel Noir a déjà été candidat à ce poste, il y a des lustres, au temps de sa splendeur . Il avait échoué. Alors, lui ou ses semblables, pourraient réfléchir longuement, et jusqu’après les élections, avant de se lancer dans l’arène.
Le plus actif des candidats, du moins pour l’instant, est incontestablement Jean-Claude Moingt qui utilise au maximum les moyens modernes de communication et qui semble vouloir se déplacer à la rencontre des joueurs et des responsables. C’est une méthode dynamique dont les autres candidats devraient s’inspirer. Nous sommes dans une période où le faire savoir et le savoir communiquer sont essentielles. Certains peuvent le regretter, mais cela est indispensable de nos jours. Est-ce suffisant ? Pour se faire élire, peut-être. Pour tenir la distance, se faire prendre au sérieux et marquer la présidence de son empreinte, c’est autre chose.
Et la présidence, pourquoi faire ?Si c’est pour se contenter de gérer la FFE benoîtement, à la manière d’une administration, non ! Surtout pas de " Petit Père Queuille " à la tête des échecs ! (1)
Un président de fédération doit être un homme qui a la capacité de parler et de se faire entendre de ses " administrés " mais aussi et même surtout des responsables politiques, sportifs, économiques etc....Il doit donc avoir une certaine envergure intellectuelle et morale. Ne pas être joueur d’échecs, uniquement. Mais, et cela va de soi, il doit être un vrai amoureux des échecs, et non pas un homme qui veut faire carrière à travers eux. Il doit être un homme de dialogue, mais aussi d’autorité. Car après avoir dialogué, il faut trancher sans états d’âme, sinon, c’est l’impuissance et la clownerie. Cela me paraît essentiel...Vous préconisez un dictateur alors rétorqueront certains. Pas du tout : autorité n’est pas dictature. Un dictateur ne se soumet pas au vote démocratique et n’admet pas la critique.
Un tel homme selon ces critères existe-t-il ? Je ne sais pas. Et même s’il existait, serait-il élu ? Rien n’est moins sûr. C’est aussi cela la grandeur et l’ingratitude de la démocratie.
Gilbert Rouede (1) Henri Queuille est un politicien du tout début des années 50 (il fut deux fois président du Conseil de la Quatrième), tombé dans l’oubli le plus profond, inventeur de la magnifique doctrine de gouvernement : "l’immobilisme" : Ne rien faire et durer.